Métabolisation des procyanidines de type B (polyphénols) par le microbiote intestinal humain, impact des interactions avec les fibres et potentialités anti-inflammatoires des métabolites microbiens - Pascale MOSONI

Les études épidémiologiques ont montré que la consommation d’aliments riches en fibres et polyphénols est recommandée pour le maintien d’une bonne santé (cinq fruits et légumes par jour), mais les mécanismes de cet effet santé restent mal connus. Peu absorbés lors de la digestion, les polyphénols et les fibres sont essentiellement métabolisés par le microbiote colique. Alors que les métabolites microbiens générés à partir des fibres et leurs activités biologiques sur l’hôte sont très bien documentés, cela est loin d’être le cas pour les métabolites microbiens issus des polyphénols. Il se pourrait par exemple que les effets anti-inflammatoires observés chez l'homme qui consomme régulièrement des fruits soient dus à la genèse de métabolites bioactifs produits par le microbiote colique à partir des constituants du fruit.

Les résultats d’une étude mené in vitro en collaboration avec deux Unités INRA (SQPOV et Micalis) suggèrent que les polyphénols majeurs de la pomme (procyanidines de type B) sont métabolisées par le microbiote intestinal et génèrent des métabolites bioactifs potentiellement intéressants pour leurs effets anti-inflammatoires. Paradoxalement, la complexation des procyanidines par les fibres de pomme inhiberait en partie ce métabolisme.

Le facteur agrégatif antigène 43 structure les populations d'Escherichia coli - Mickaël DESVAUX

La contamination de la chaîne alimentaire par les Escherichia coli diarrhégéniques (DEC) fait intervenir différents facteurs de colonisation. Parmi ceux-ci, l'antigène 43 (Ag43) est un facteur d'agrégation impliqué dans le processus d'adhésion et de formation de biofilm dans divers environnements. En révélant la diversité des Ag43, répartis en 4 classes distinctes et présents aussi bien chez des E. coli commensaux que pathogènes, nous avons mis en évidence des capacités d'interaction et de reconnaissance différentielles. L'Ag43 apparaît comme un facteur permettant de structurer et de stratifier des populations d'E. coli. Outre les nombreuses implications écophysiologiques et physiopathologiques qui découlent de ce comportement social, ces connaissances contribuent sur le long terme au développement de nouvelles stratégies de prévention en vue de limiter la contamination de la chaîne alimentaire par les DEC.

Modèles expérimentaux permettant l’étude des interactions microorganismes-mucus et application en santé humaine - Stéphanie BLANQUET-DIOT

Le mucus qui recouvre l’épithélium de l’ensemble du tractus digestif humain est un composant essentiel de l’homéostasie intestinale de l’hôte. En partenariat avec des experts internationaux du domaine, nous avons rassemblé dans une revue de la littérature publiée dans FEMS Microbiology Reviews les données les plus récentes sur les fonctions du mucus, son interaction avec les bactéries intestinales et son rôle en santé humaine, voire son implication dans différentes pathologies. De manière très originale, nous avons également recensé l’ensemble des modèles in vitro, ex vivo et in vivo permettant l’étude des interactions entre microorganismes et mucus. Forts de ces connaissances, nous avons optimisé les systèmes digestifs in vitro de l’unité par l’introduction de cette composante mucus, offrant de larges champs de possibilité d’études d’interactions entre mucus/microorganismes/aliments dans des situations physiologiques ou pathologiques.